L’arbitrabilité du droit d’auteur : le cas du droit français
Abstract
The issue of whether copyright disputes may be submitted to arbitration is still controversial amongst civil law scholars, though it is no longer debated in common law jurisdictions. Given the benefits of arbitration in resolving copyrights disputes – especially in an international context – the author argues that French courts should set out a broad principle of arbitrability in this field.
Despite some theoretical issues, the current trend in arbitral practice is to allow the arbitrability of economic rights. In domestic arbitration, however, the validity of arbitration clauses in settling moral rights disputes is still uncertain. In international arbitration, the author highlights, on the one hand, the recognition in the Paris Court of Appeal’s case law of a material rule of private international law giving validity to the international arbitration agreement and, on the other hand, the implicit rejection of an overriding mandatory provision restricting arbitrability. The author also suggests that French courts should take inspiration from the Supreme Court of Canada’s case law and allow for disputes related to the validity or ownership of copyright to be submitted to arbitration.
Français
Dépassée dans les pays de common law, la question de l’arbitrabilité du droit d’auteur agite la doctrine civiliste. Étant donné les avantages de l’arbitrage pour résoudre les litiges de droits d’auteur, en particulier dans un contexte international, l’auteur plaide pour que la jurisprudence française énonce un large principe d’arbitrabilité de la matière.
Malgré certains doutes théoriques, la pratique arbitrale admet l’arbitrabilité du contentieux des droits d’exploitation. En revanche, dans l’arbitrage interne, la validité des clauses compromissoires portant sur le droit moral demeure très incertaine. En arbitrage international, l’auteur voit dans la jurisprudence de la Cour d’appel de Paris la reconnaissance, d’une part, d’une règle matérielle de droit international privé conférant à la convention d’arbitrage international une validité propre et, d’autre part, le rejet implicite d’une loi de police posant une restriction à l’arbitrabilité. L’article propose également aux tribunaux français de s’inspirer des arguments théoriques de la Cour suprême du Canada pour admettre que les litiges portant sur la validité ou la titularité de droit d’auteur puissent être tranchés par un arbitre.